École Régionale d’Arts Plastiques (ERAP) de la Martinique, 1994-1996
Aujourd’hui, Campus Caraïbéen des Arts
Cours “Approche scientifique des Arts Plastiques“
De Léonard De Vinci à Nam Jum Paik en passant par Jules Marey et Adward Muybridge. De la science artistique à la l’art science. Que de certitudes, que de doutes. Vogue le savoir et l’infini, sans jamais l’ennui. La Recherche, l’éternel recommencement, la pensée fluide.
Questionnement perpétuel d’un monde en crise, en transe, en danger, en vide et en plein ; avec sous la lumière l’univers rationnel des règles, de la recherche des vérités. Et dans l’ombre le paysage de l’âme, de l’instinct, de la flamme primitive. Unis pour le meilleur et le pire, couple de tous les temps et de toutes les histoires. Un et l’autre, un avec l’autre : témoins d’une époque. Identité – traces – vécu d’une tradition, d’une société, de l’être depuis le premier souffle de l’humanité.
Aujourd’hui à l’heure où notre monde va vite, très vite, trop vite. Avec la science affolante et affolée – avec l’art “fini“ et sans limites. Un instant : Arrêt sur notre monde – gros plan sur nos gestes – mouvements décomposés de nos actes. Démonter les Sciences en Candide et en innocent, Et bâtir les fondations d’une reconstruction de l’art sans jamais oublier nos questions : Que reste-t-il de nos entrailles ? Où sont nos fantômes ? Et demain ? La poésie…
Cy, 1994
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Projets des étudiants d’installations éphémères à Fort-de-France
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Un jour, une nuit. Une étoile là-haut me clignait de l’œil. Je regardais autour de moi pensant qu’elle parlait à une autre personne et pourtant c’est bien à moi qu’elle s’adressait. Je fermais les yeux et je sentis une brise me caresser la nuque, elle me contait déjà l’histoire d’un hier si proche, d’un demain bien plus. Il y a si longtemps, c’était à l’instant et déjà j’étais loin, si loin. Ma petite étoile me rêva l’histoire d’un homme qui de Venise à Damas en passant par Athènes flirtait avec la Lune. Il en était terriblement amoureux, il ne vivait qu’en elle. La nuit il dormait dans ses bras, le jour il parlait de sa maîtresse à tous ceux qu’il croisait dans la rue.
La tête vers le ciel, les yeux envoûtés par sa Reine et ses sujets, il contemplait le temps qu’il habitait depuis le jour de ce premier regard, de ce premier baiser.
Depuis le temps était en lui ; la moindre seconde il la respirait, le moindre nuage, le moindre souffle. Il était pour l’éternité. Et l’espace – de la Place Saint Marc à la mosquée des Ommeyades en passant par la Plaka – n’était que le reflet de sa forteresse intime apprivoisée. La folle histoire du monde se poursuivait à une vitesse affolante.
Les hommes avaient oublié la Terre et ses compagnons dans un univers qu’ils n’avaient de cesse de démonter à coup d’évolution incontrôlée. Encore et encore plus, sans jamais vivre la vie. L’amant de la Lune errait à travers ces paysages ensorcelés par une soif de fausse modernité. Il pleurait ce monde triste de n’avoir su un jour s’arrêter et oublier.
Ces larmes étaient peut-être le dernier espoir que personne ne voulait voir. Alors le cœur blessé, il se réfugiait auprès de son amour. Un mot , un sourire et l’espoir à nouveau. Une nuit bleue, une étoile morte : l’infini encore là, la vie plus que jamais. Il était déjà sur la route vers d’autres contrées où quelqu’un peut-être écoutera son iliade… Depuis la Lune me paraît si belle et je pense à cet homme qui un jour me contera sa vie… Un jour, histoire d’un oubli.
Cy, 1994