04/12/2010
J’ai vu la misère tranquille du monde. Je l’ai humé, écouté et touché.
Au cœur du Sénégal, au fin fond de la Casamance, quelque part du côté de Ziguinchor, ancien comptoir colonial ; j’ai vécu des instants de misère douce, de misère silencieuse, de misère digne, de misère miséreuse.
À se demander si une autre condition pourrait un jour habiter ces lieux. Et j’ai été, le temps d’une errance, intensément éprouvante et émouvante, le témoin de ce cri silencieux, surgi des entrailles d’une humanité entrain de s’éteindre, renaissante. J’ai humé les étendues d’immondices, j’ai écouté les plaintes des enfants mendiants et j’ai touché la terre rouge.
La misère avait un corps, elle m’a enveloppé et coupé le souffle.
Tranquille, presque normale !